En installant des chaudières à bois dans ses bâtiments, la Ville de Lorient veut faire rimer économie et écologie.

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En installant des chaudières à bois dans ses bâtiments, la Ville veut faire rimer économie et écologie. Et pour développer cette filière à l’échelle du pays de Lorient, l’agglomération a créé une société publique locale qui portera les futurs investissements.« L’objectif de notre plan climat-énergie est de chauffer 50 % des bâtiments municipaux au bois à la fin du mandat. Nous tiendrons cette feuille de route. Nous étions à 30 % en 2014 et nous serons à 40 % cette année », rappelle Laurent Tonnerre, adjoint au maire en charge de l’environnement et de la transition énergétique.
 
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« Le bois est 2,5 fois moins cher que le gaz », rappelle Laurent Tonnerre, adjoint au maire en charge de l’environnement.
En compagnie de Jean-Guy Bengloan, technicien au service environnement,
devant l’une des deux chaudières (2 x 750 watts) de la chaufferie centrale, la plus ancienne et la plus puissante.

Cinq écoles équipées

Il est vrai que le montant annuel de la facture de chauffage pour les 300.000 m² de surface (1 M€) incite à rechercher des alternatives moins coûteuses. Les économies réalisées avec la chaufferie centrale – qui alimente la mairie, le Grand théâtre, le centre aquatique et le stade du Moustoir et couvre 25 % de la consommation totale du patrimoine municipal – ont convaincu les plus réticents. « Depuis 2003, nous avons réduit la facture de 50 % en passant de 500.000 € à 250.000 € », précise le maire adjoint. Ces résultats ont surtout encouragé le développement de ce mode de chauffage en ville, notamment dans les écoles. Deux chaudières à bois ont été installées l’an passé dans les établissements de Kermélo et de Nouvelle-Ville. « On divisera par trois la facture de Nouvelle Ville – de 20.000 € à 6.500 € – qui était la dernière école équipée d’une chaudière à fuel », rappelle Laurent Tonnerre. Cette année, ce sera au tour du groupe scolaire de Kersabiec d’être chauffé au bois, en remplacement d’une chaudière gaz vieillissante. Cet investissement (450.000 €), qui bénéficiera aussi au gymnase voisin du Foyer laïque de Keryado, est prévu en octobre. Il s’agira de la cinquième école. « On vise avant tout les bâtiments qui ont une grosse facture de chauffage avec un espace suffisant pour la chaudière et le silo d’approvisionnement », indique l’adjoint à l’environnement.

Une grande chaufferie à Kervaric

Mais il faudra encore patienter quelques années avant que le bâtiment le plus énergivore de la Ville – la piscine du Bois-du-Château (110.000 € par an pour le chauffage et l’électricité) – passe au bois. La ville espère profiter de la rénovation urbaine du quartier, encore à l’étude, pour obtenir des financements à un réseau de chaleur susceptible d’alimenter plusieurs bâtiments, dont le futur collège. En fait, la deuxième grande chaufferie à bois de la Ville sera implantée à Kervaric dès cette année. Le réseau de chaleur alimentera plusieurs clients, publics et privés : les bâtiments de l’université (le paquebot et l’IUT), l’école de musique, des immeubles de Lorient Habitat et peut-être le palais des sports de Kervaric si l’extension du réseau n’est pas trop coûteuse. Il s’agira du premier chantier porté par la société publique locale, constituée par Lorient agglomération. La SPL a pour mission « d’exporter » le modèle lorientais aux autres communes de l’agglomération en assurant l’étude et le portage de projets ainsi que l’exploitation des chaufferies à bois. « On a fait la démonstration que le bois énergie était plus économique et plus écologique. Cet outil doit permettre de développer cette filière. La société est surtout orientée vers les gros projets de réseau de chaleur qui permettent de distribuer l’énergie vers des clients publics et privés », affirme Laurent Tonnerre. La Ville devrait également transférer sa filière d’achat et d’approvisionnement de bois (1). « La priorité est d’encourager une économie circulaire en produisant localement. On fait ainsi travailler des acteurs locaux. Et l’argent public dépense reste sur le territoire », plaide l’adjoint à l’environnement. (1) : 60 % de la production est fournie par du bois de récupération, dont 10 % issus de l’élagage des arbres en ville. 6.000 m³ sont stockés, soit une année de consommation, dans un hangar à Kergroise. La ville plante chaque année 2.000 arbres (un budget annuel de 12.000 €). On en compte actuellement 24.000. L’objectif : 20.000 arbres supplémentaires en dix ans (depuis 2014).

Source : Le Télégramme